Westwego
Čudni putnik
bez prtljaga
Nikada nisam
napustio Pariz
Sećanje me
nije napuštalo ni za trenutak
sećanje me
sledilo kao mali pas
bio sam
gluplji od ovaca
što nebom
blistaju u ponoć
mnogo je
vrućina
kažem sebi
sasvim tiho i vrlo ozbiljno
jako sam
žedan zaista jako sam žedan
imam samo
šešir
ključ od
polja ključ od snova
otac
uspomena
ali večeras
ja sam u tom gradu
iza svakog
stabla avenija
jedan spomen
vreba moj prolazak
To si ti moj
stari Parizu
tvoji su
spomenici drumski međaši mog umora
prepoznajem
tvoje oblake
koji se kače
za dimnjake
da mi kažu
zbogom ili dobar dan
svetlucaš noću kao fosfor
volim te kao što se voli slon
svi krici su za mene krici nežnosti
ja sam kao Aladin u vrtu
u kom je
svetlela čarobna lampa
ne tražim ništa
tu sam
sedim na terasi jedne kafane
i razvlačim lice u najširi osmeh
misleći na sva svoja slavna putovanja
hteo sam da
odem u Njujork ili u Buenos Aires
upoznam sneg
Moskve
Otputujem
jedno veče na palubi nekog broda
za
Madagaskar ili za Šangaj
otplovim uz
Misisipi
otišao sam u
Barbizon
i pročitao
ponovo putovanje kapetana Kuka
legao sam na
gipku mahovinu
pisao sam
pesme kraj jedne šumske sase
i brao reči
što su visile sa grana
mali voz me
podsetio na transkanadsku
železnicu
i večeras ja
se smešim jer sam tu.
Je n'ai jamais quitté Paris
ma mémoire ne me quittait pas d'une semelle
ma mémoire me suivait comme un petit chien
j'étais plus bête que les brebis
qui brillent dans le ciel à minuit
il fait très chaud
je me dis tout bas et très sérieusement
j'ai très soif j'ai vraiment très soif
je n'ai que mon chapeau
clef des champs clefs des songes
père des souvenirs
mais ce soir je suis dans cette ville
derrière chaque arbre des avenues
un souvenir guette mon passage
C'est toi mon vieux Paris
tes monuments sont les bornes kilométriques de ma fatigue
je reconnais tes nuages
qui s'accrochent aux cheminées
pour me dire adieu ou bonjour
la nuit tu es phosphorescent
je t'aime comme on aime un éléphant
tous les cris sont pour moi des cris de tendresse
je suis comme Aladin dans le jardin
où la lampe magique était allumée
je ne cherche rien
je suis ici
je suis assis à la terrasse d'un café
et je souris de toutes mes dents
en pensant à tous mes fameux voyages
je voulais aller à New york ou à Buenos-Ayres
connaître la neige de Moscou
partir un soir à bord d'un paquebot
pour Madagascar ou Shanghaï
remonter le Mississippi
je suis allé à Barbizon
et j'ai relu les voyages du capitaine Cook
je me suis couché sur la lmousse élastique
j'ai écrit des poèmes près d'une anémone sylvie
en cueillant les mots qui pendaient aux branches
le petit chemin me faisait penser au treanscanadien
et ce soir je souris parce que je suis ici
devant ce verre tremblant
où je vois l'univers
en riant
sur les boulevards dans les rues
tous les voyous passent en chantant
les arbres secs touchent le ciel
pourvu qu'il pleuve
on peut marcher sans fatigue
jusqu'à l'océan ou plus loin
là-bas la mer bat comme un coeur
plus près la tendresse quotidienne
des lumières et des aboiements
le ciel a découvert la terre
et le monde est bleu
pourvu qu'il pleuve
et le monde sera content
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